Salut !
Ce que j’avais devant les yeux à ma première bonne pause…
Le col du Grand St Bernard, c’est fait ! 😉
Effectivement, c’est fait, mais je n’étais pas fier en arrivant. J’ai failli pleurer. Pas d’émotion. De douleur. Curieusement, j’avais mal partout… sauf au dos. Incroyable. A l’instant où je rédige cet article, je suis douché et changé – oui, j’aime travailler proprement – , mais je me sens encore tout bizarre. Je ne vais pas traîner ce soir. Surtout que j’ai très mal et très peu dormi cette nuit. L’excitation du départ, sans doute.
Mais revenons-en à nos moutons. Enfin, ici c’est plutôt les bons vins … Oup’s ! Les bovins. C’est la fatigue… Rétrospectivement, la montée s’est plutôt bien passée. La première moitié a été une promenade de santé. Dans le train et le bus que j’ai pris pour arriver à Bourg St Pierre il y avait beaucoup de randonneurs. J’ai eu peur d’avoir droit à un gros départ groupé. Coup de bol, tout le monde montait jusqu’au St Bernard en bus. J’étais donc seul en arrivant au Bourg. Et là, gros problème : j’ai de l’eau bien fraîche dans ma gourde, mais absolument rien à manger. Je ne vois aucune boutique. J’avais imaginé un village un peu touristique. Que nenni ! C’est la muerte…
J’interpelle – gentiment – une dame penchée à sa fenêtre. Elle m’apprend que je ne pourrai rien acheter avant 10h. Je m’apprête à lui répondre que je ne suis pas pressé, qu’il faut juste que je décolle avant midi. Rappelez-vous : le repas est servi à 19h15. Réplique inoubliable !!! Mais avant que ma pensée ne se transforme en mots, ladite dame me demande ce que je voulais. Je réponds que je comptais acheter deux ou trois bananes, et une orange. « Je vais vous donner des fruits » me répond-elle ! Moins de deux minutes plus tard j’avais une poche avec deux bananes, deux pommes, et trois nectarines ! Largement de quoi tenir la journée.
Comment ?… Bien sûr que j’ai remercié la gentille dame. Pour qui me prenez-vous ?! Je l’ai même fait plusieurs fois. Ravi que ma marche débute de cette façon. J’avais comme un frisson qui m’a enveloppé tout le corps. J’aime à penser que ce genre d’anecdote me confirme mon état d’esprit : je suis connecté. Comprenne que pourra.
Rassuré d’avoir de quoi me sustanter, j’ai demandé à une auberge pour tamponner ma crédancial. La dame, elle aussi très sympa, l’a fait et m’a donné de précieuses informations quant à la route à prendre. Non, elle ne m’a pas offert de fruits. Soyez sérieux un peu ! En suivant les instructions, très vite je me suis retrouvé dans des paysages magnifiques. Plus j’avançais, plus j’étais minuscule, et euphorique ! C’est un chemin extraordinaire. Mais quand on n’est pas habitué à la randonnée en montagne, ce qui est mon cas, on peut vite déchanter. Ainsi, la seconde partie de la montée, elle, va progressivement ressembler à un calvaire. J’étais vraiment bon pour l’hospice, malgré mon « jeune » âge. En une heure, j’ai pris 30 ans ! Sur la fin, j’étais presque en pilotage automatique. Le pire est que là où j’ai réservé, ça s’appelle… l’Hospice du Grand St Bernard.
Le thé chaud offert à l’arrivée fut le bienvenu. Maintenant, le mot d’ordre est Carpe diem car mon petit doigt me dit que demain j’aurai pas mal de courbatures, et que la longue descente vers l’Italie va être fastidieuse.
Finalement, j’en ai bien bavé, mais je suis fier d’avoir réussi ce qui me tenait à cœur.
A bientôt !
Mahdi du Camino
PS : la connexion est loin d’être stable, donc les belles photos seront pour plus tard.
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